L’histoire du tatouage au Maroc (tattoo) est très difficile à retracer, car même s’il s’agit d’une pratique ancestrale, on ne peut pas encore la situer avec exactitude dans le temps.
Parmi ces actes, celui de créer tient une place importante, car il est le lien avec la nature que l’homme ambitionne de maîtriser, de dominer pour sa sécurité et son équilibre. L’artisan s’imprègne de ses moments privilégiés, il les livre dans des dessins formés de lignes et de points, qu’il appliquera sur les objets usuels de son environnement ou qu’il gravera sur le corps humain, sous forme de tatouage.
Le tatouage est un mode d’expression du corps connu dans les civilisations les plus anciennes. Il porte la trace d’une culture qui s’imprègne sur le corps et rend la peau médiatrice entre l’intérieur et l’extérieur de la personne tatouée.
Lorsque des objets d’art sont décorés par les mêmes dessins que ceux des tatouages, il s’établit entre le corps et l’objet une symbiose exceptionnelle, comme cela est le cas dans l’art marocain. Les motifs du tatouages peuvent donc être considérés comme un élément plastique original mais exclusif de cet art.
Ils sont nettement différents de ceux pratiqués dans les autres pays musulmans où, comme au Maroc, près de la moitié de la population rurale se tatouait jusqu’à ces dernières années. Nombreuses sont les femmes et quelquefois des hommes qui sont tatoués ; nombreuses aussi les preuves de la projection de ces dessins corporels sur les objets d’art.
Parallèle surprenant entre le tatouage et les motifs décoratifs des tapis, des bijoux, des parures.
Le tatouage est un art abstrait esthétiquement structuré, bien qu’il soit formé de points et de traits apparemment élémentaire, mais qui en réalité, s’inscrivent dans un ” discours plastique ” sous la forme d’une combinaison d’éléments géométriques simples, organisés en espaces visuels fermés ou ouverts, jamais figuratifs.
L’espace visuel fermé est constitué par l’assemblage de lignes qui déterminent des figures géométriques élémentaires : carré, rectangle, losange, et plus rarement le cercle. Chacune de ces figures géométriques porte un nom.
Par exemple, le carré dans le tapis s’appelle eddar (maison), le triangle équilatéral el foul (fève), le losange el aïr (l’œil), le point qui est un cercle dont la surface est pleine, el hebba (grain).
L’espace visuel ouvert est constitué de lignes qui prennent toutes les directions ( horizontales, verticale, diagonale, etc…) et s’associent selon d’innombrables positions, sans former de surfaces géométriques par leurs intersections.
Ces deux formes sont gravées sur le corps ou reproduites sur les objets de l’art rural, soit isolées, soit associées dans une juxtaposition le plus souvent asymétrique, mais qui remplit la surface décorée avec un équilibre remarquable par sa composition et une harmonie exceptionnelle par sa coloration.
Les symboles se manifestent aussi bien dans la tradition orale que graphique leur support dans cette dernière est le dessin, qu’on considère comme un signe. Ce sont ces signes qui couvrent les différentes objets de l’art traditionnel ainsi que le corps humain (les graphismes des .
Quelques uns parmi eux le sont encore effectivement, d’autres ont perdu leurs sens. Certains, peu nombreux, persistent encore : tarnaca formé de cinq points sur le dos de la main protègerait contre le mauvais œil, selsla (chaîne) formé d’une série de losanges se touchant par un angle, protégerait contre l’adultère…
Une tentative a été faite de rapprocher ces dessins de l’écriture phénicienne, puis de l’écriture berbère, le thifinar, mais ni l’une ni l’autre ne correspondent aux innombrables combinaisons du tatouage.
La localisation du tatouage est très variable selon qu’il s’agissent d’un homme ou d’une femme. Chez l’homme, sa place peut-être le nez, la main ou le bras droit. Dans ce dernier cas, il est sensé donné à l’homme le force dans des situations périlleuses et protège des dangers.
Chez la femme, plusieurs parties du corps peuvent être tatouées : le front, le menton, les joues, la poitrine, le cou, les bras, les pieds, et parfois le pubis.
Le tatouage se fait au cours d’une cérémonie familiale pour marquer certains moments privilégiés de la vie d’une femme, puberté, mariage, naissance du premier enfant… Il est réalisé par une femme, plus rarement un homme, qui ne sont pas obligatoirement des professionnels et qui sont sollicités pour leur compétence et leur connaissances de la signification des signes.
Il existe plusieurs techniques dont nous ne décrirons ici que la plus communément répandue :
: la tatoueuse trace le motif sur la peau à l’aide de bleu de blanchisseuse, réduit préalablement en poudre fine. Elle applique dessus du bleu ergoté, puis à l’aide d’une aiguille, elle pique légèrement la peau suivant des lignes déjà dessinés par la poudre à laquelle elle a ajouté des feuilles de volubilis sèches et pulvérisées. La séance est alors terminée et il ne reste plus qu’à attendre la fin de la réaction inflammatoire pour voir apparaître les dessins, dont les plus et les plus beaux sont d’une couleur bleu-vert, qui persiste toute la vie. L’on peut classer les tatouages en trois groupes, qui procèdent d’une thématique différente.
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