L’histoire du tatouage (tatoo) est très difficile à retracer, car même s’il s’agit d’une pratique ancestrale, on ne peut pas encore la situer avec exactitude dans le temps.
SYMBOLE TATOUAGE
HISTOIRE ET SYMBOLIQUE
Un peu d’histoire, symbole tatouage
Platon, Aristophane, Hérodote, Marco Polo et Jules César dans son « de bello gallica », mentionnent avoir rencontré des peuples tatoués.
En inde, la légende de Cyrrohée et Bantas en fait mention.
Quel à été le premier peuple tatoué ? Nul ne le sait, mais tatouage à sans douté évolué de manière simultanée chez plusieurs peuplades de manière indépendante et parallèle.
Pour preuve, Il est conservé au musée de Leningrad un guerrier Shiite datant de 2000 ans dont les bras sont couverts de tatouages.
On a retrouvé aussi des traces de tatouage sur une prêtresse d’Hator datant de la XIème Dynastie, soit 2200 ans avant J.C.
Et enfin, la trace irréfutable attestée scientifiquement du plus vieux tatouage est celle connu sur le corps de Oizi l’hibernatus autrichien vieux de 5300 ans.
Le tatouage, est donc une pratique ancestrale qui remonte aux origines des peuples.
Le mot tatouage vient quand à lui du tahitien « TA-TU » qui est un dérivé du mot « TA-ATOUAS » qui signifie DESSIN (TA ) et ESPRIT ( ATOUAS ).
Ces peuplades « indigènes » couvraient leurs corps de signes sensés les protéger des esprits malfaisants et leurs attirer les bonnes grâces des bons esprits.
Le tatouage et les civilisations.
Au fil du temps, les peuples dits « civilisés » associèrent le tatouage au barbarisme des peuples ainsi décorés.
En Egypte, 2000 ans avant notre ère, Nubiens et Lybiens se pressent aux portes du pays. Ils ne connaissent pas l’art de l’écriture et le tatouage est leurs mode de communication et de reconnaissance ethnique et religieuse. L’Egypte face à ces barbares se détourne alors du tatouage et va jusqu’à en marginaliser l’usage et en faire un mode de reconnaissance et de marquage des esclaves.
Plus tards ; les juifs à leurs tour interdissent les tatouages et les incisions cutanées.
Et enfin, les chrétiens leurs emboîterons le pas en prétextant un raison théologique : L’homme à été crée à l’image de dieu, en modifier l’apparence serait lui faire injure.
Le Pape Adrien 1er interdit l’usage du tatouage en 789.
Les Romains quand à eux, utilisaient le tatouage pour marquer d’une trace indélébile les parias, voleurs, esclaves,criminels et hérétiques en tout genre.
Et pour les Musulmans, bien que le Coran ne soit pas très clair sur le sujet, ces commentateurs y voient la une marque du démon et qui rend caduque toute tentative de prière et de rédemption.
De l’autre coté du monde, pour les Asiatiques le tatouage est une tradition ancestrale.
Cependant, vers le VIIème siècle, l’arrivée du Confucianisme et du Bouddhisme à relégué ces pratiques ici aussi au rang de la barbarie.
A son tour, le Japon utilise le tatouage pour identifier les parias et les exclus de sa société.
Le banni ainsi marqué, ne pouvait plus avoir de vie sociale.
Cependant, l’art du tatouage n’est pas mort au Japon, et des 1600 et pendant une période de 250 ans , le tatouage refait son apparition.
Cette époque appelée Edo, de l’ancien nom de Tokyo, voit la renaissance de l’art intradermique.
Les prostituées se couvrent le corps de tatouage pour se rendrent plus attrayantes et la décoration vient jusqu’au monde des travailleurs.
Bien qu’aboli en 1720, le tatouage des criminel remplacé par la mutilation du nez et des oreilles continua jusqu’en 1870.
Ce nouveau mode de bannissement donne alors lieu au rapprochement des criminels exilés. Des guerriers hors la loi sans maître, des Ronins, se réunissent alors pour fonder se qui est certainement aujourd’hui connu sous le nom de Yakuza, la mafia japonaise.
A cette époque le Japon qui s’ouvrent au monde veux montrer son degré de civilisation et interdit une nouvelle fois la pratique du tatouage.
On peut noter que de nos jours le tatouage est perçu par le Japonais moyen comme un signe mafieux.
La Polynésie n’est pas en reste dans l’histoire du tatouage.
La mythologie Maorie nous explique comment est né l’art du tatouage :
Le tatouage a commencé par une histoire d’amour entre un jeune homme qui s’appelait Mataora et une jeune princesse du monde des ténèbres du nom de Niwareka.
Un jour Mataora frappa Niwareka. La jeune fille s’enfuit alors pour rejoindre le royaume de son père, un royaume nommé Uetonga. Mataora, le cœur brisé et repentant, partit à la recherche de sa bien aimée. Après bien des épreuves, et après avoir surmonté de nombreux obstacles, Mataora est finalement arrivé dans le royaume de Uetonga. Mais, après son long voyage, la peinture de son visage était sale et abîmée.
La famille de la jeune fille se moqua de la piteuse apparence de Mataora.. Humblement, le jeune homme implora le pardon de la jeune fille, et elle finit par le lui accorder. Le père de Niwareka offrit alors au jeune homme de lui enseigner l’art du tatouage.
Mataora et Niwareka ont ensuite regagné le monde des humains, en y rapportant l’art du moko , c’est-à-dire le tatouage.
Chez les Maories, l’art du tatouage était par le passé cultivé de manière importante.
Cependant, il à succombé à la colonisation chrétienne qui relégua ces pratiques « barbares » aux rangs des rebus et des infamies qu’il fallaient à tout prix oublier.
Et la France dans tout ça ? allez vous me dire….
La France non plus n’échappe pas à la barbarie anti-barbare.. !! et l’esclavagisme à son lot de tatoué.
Le marquage des prisonniers de manière permanente est chose commune.
Même l’état français dans sa grande perfidie indique même dans son « code noir » , ordonnance de 1865 sur l’esclavage que les parias seront marqué d’une fleur de Lys a la première tentative de fuite.
Pourquoi le tatouage ?
Autrefois le tatouage était symbole d’appartenance à une caste, une religion, une ethnie, ou bien encore il servait à se protéger du mal, ou s’attirer les faveurs du bien.
Dans beaucoup de peuplades, des tatouages étaient souvent le reflet de l’évolution sociale ou initiatique de l’individu, voir même son degré d’intégration dans un clan.
Pour certain peuples comme les maoris ou les Thaïs, le tatouage, en sa forme , sa dimension, son évolution et sa représentation indiquait le degré d’élévation de celui-ci l’arborait.
On peut noter , qu’aux îles Marquises, les tatoués devaient respecter des règles. Hommes et femmes devaient se conformer à un code de conduite. Cette pratique mourut en 1930 avec la disparition des derniers tatoués que les colonisateurs n’avaient pas décimés.
Mais le tatouage, comme tout signe de reconnaissance à travers les ages à été combattu par les très haut du pouvoir politique et religieux et fut banni de toutes les civilisations dites « modernes ».
Chez les Imazighen « les hommes libres », plus connus sous le nom de Berbères, le tatouage qui avait avant des fonctions esthétique prit le rôle d’un symbole de résistance face à l’invasion Française.
La femme berbère se tatouait le menton, d’une oreille à l’autre pour rendre le visage et la barbe du mari défunt tué par l’envahisseur.
Les femmes réduites à l’esclavage par l’armée Française se tatouaient les chevilles avec des dessins représentant des chaînes.
Bien avant, les premiers Chrétiens d’orient et notamment les Coptes se faisaient tatouer les signes de leurs religion. Coutume qui demeura jusqu’au XXème siècle pour les pèlerins de passage à Jérusalem.
Chez les Inuits peuple du Groenland et des régions Arctiques, originaires d’Asie, les hommes se font tatouer un point sur le visage a chaque baleine tuée. De cette façon ils montrent a quel degré ils ont contribués à la survie de la communauté.
Dans notre civilisation occidentale, son symbolisme à été repris par les « hors la loi ». Ceux pour qui résistance et appartenance avait de l’importance.
Le tatouage sert des lors à montrer son opinion ou ses états de services.
Il indique une volonté d’indépendance d’opinion envers la société.
Dans l’univers carcéral, 3 points entre le pouce et l’index signifient « mort aux vaches ».
5 points en carré au poignet signifient « entre 4 murs » pour ceux qui sont séjournés en prison.
Cependant, le tatouage n’est pas réservé qu’aux parias de la société.
Au moment ou l’Europe se lance dans la colonisation et la conquête de nouveaux mondes, les marins et officiers qui rencontrent des peuples décorés se font a leurs tour tatouer des motifs et la pratique se répand sur tout le continent et dans toutes les couches sociales.
Au Japon, le gouvernement impérial Meiji dans ses efforts pour intégrer les civilisations de l’ouest, interdit le tatouage considéré comme une relique barbare du passé.
Les tatoueur Japonais se sont alors retrouvé avec une nouvelle forme de clientèle : les marins et voyageurs.
En 1872 ; l’empereur Matsuhito fait interdire le tatouage pour ne pas heurter la sensibilité des autres nations. Quelques 10 ans après, le roi Georges V d’Angleterre se faisait tatouer un dragon sur le bras lors d’une visite au Japon. Son propre père portait lui-même une croix de Jérusalem à la manière des croisés.
De la même manière Bernadotte, son « mort au roi » tatoué au milieu d’autres symboles Jacobins ne l’empêchera pas de devenir Charles XIV de Suèdes.
On sait aussi que Edouard VII et le Tsar Nicolas étaient tatoués.
Et aussi, après la bataille d’Hasting en 1066 qui opposa le roi Saxon Arnold II a Guillaume de conquérant, le corps décapité et mutilé du roi Arnold fut identifié grâce au mot « Edith » qu’il portait tatoué sur sa poitrine.
La symbolique du tatouage
Qu’il soit petit, grand, long, large……. Qu’il représente un dauphin, un papillon, un diable, un cœur ou le plafond de la chapelle Sixtine, le tatouage est pur symbole pour celui qui le porte.
Il exprime dans son aspect indélébile l’expression forte d’une pensée, d’un état et d’un état de soit.
Il peut, selon la forme et l’image choisie, exprimer la force, la passion, l’amour, la haine, ou tout simplement une image dans laquelle on se retrouve ou un sentiment que l’on voudrais faire passer.
De plus, il n’y a pas de tatouage sans sang versé. Cette particularité de cet acte lui confère ainsi un haut degré d’implication et de symbolisme. Depuis la nuit des temps, verser son sang volontairement est un acte de bravoure , de résistance ou d’acceptation.
La douleur, est quand à elle un élément primordial a l’acte de se faire tatouer.
Cette douleur, masochisme psychologique et preuve de courage, est la valeur ajouté à d’autre forme d’art graphique et c’est elle qui fait la différence.
Il est inconcevable pour le tatoué de supposer un seul instant que le tatouage puisse être indolore. La douleur lancinante et la brûlure que lui procure l’aiguille plongeant et replongeant dans son épiderme, est une expérience qui est indissociable de l’image qu’il montrera fièrement plus tard.
La symbolique du tatouage, introduit aussi l’aspect intemporel des choses.
Bien qu’a notre époque il soit plus facile de se faire enlever une image gravée qu’au siècle dernier, l’encrage épidermique est bien souvent l’issue d’une longue réflexion personnelle qui poussent les personnes à se poser nombre de question sur l’image et le reflet d’elle-même qu’elles vont donner à la société et ce, bien souvent jusqu’à la fin de leurs existence.
La technique même du tatouage, rappelle elle aussi la symbolique du nombre 3.
3 éléments, 3 symboles.
Chez certains, tailleur de pierre, ciseaux, et matière : la pierre.
En tatouage, tatoueur, machine et matière : l’homme.
Autrefois, le tatoueur pour introduire les pigments colorés sous la peau du tatoué, se servait de fragments d’os, de coquillage, d’ivoire ou de bambou. Depuis l’origine des temps jusqu’à 1891 et l’invention de la machine à tatouer, le principe du tatouage est toujours le même : 3 éléments indissociable pour faire l’œuvre.
Le tatouage, dans son application peut rejoindre aussi la symbolique des éléments.
L’eau : l’encre
La terre : la peau
L’air : élément cicatrisant
Le feux : la douleur.
En fait, il existe plusieurs façons de vivre son tatouage.
Il y a ceux qui arrivent et qui déballent, et puis ceux qui entament le dialogue, se font connaître au travers d’une philosophie et d’un mode de pensée et si il sentent l’éventuelle possibilité d’une assez grande ouverture philosophique et humaine, il envisagent alors de se dévoiler. C’est personnellement la méthode que j’emplois.
Le monde d’aujourd’hui qui ce veut ouvert et sans tabou, n’est en fait que la continuation des siècles précédent dans tout ce qu’il ont apporté d’intolérance, d’incompréhension et de préjugé sur l’homme.
Vous êtes tatoué, vous êtes donc un voyou et un être peut recommandable !.
J’ai donc, pour ma part, choisi la discrétion. Au cours de ma vie, je suis amener à rencontrer de nombreux décideurs qu’il soient privés ou public.
Je ne crois pas qu’arriver les manches relevées m’ouvrirait les portes.
Lâcheté me direz vous ?, je vous répondrais que le faire serait pur stupidité.
Notre civilisation chasse comme elle l’a toujours fait le hors norme. Et comme nous disons si bien : pour vivre heureux, vivons caché… ce à quoi j’ajouterais « et plus si affinités »
Conclusion : Etre ou ne pas être ?
L’origine du tatouage se perd dans la nuit des temps. Depuis le premier homme connu en passant par l’Egypte, l’Inde, l’Asie, et l’Europe, les racines du premier tatouage se perdent dans les glaces éternelles du temps.
Culture mystique, universel au sens humain du terme, il est le dénominateur commun de bien des civilisations d’initiés, certaines aujourd’hui disparues.
Seule certitude, il est apparu il y a bien longtemps et est venu à nous sous une forme nouvelle et mutée dont les traditions tentent à refaire surface, dans une civilisation en quête de son histoire et de ses racines.
En Occident, la tradition perpétuée par les bagnards, les marins au long cour et les voyous, depuis 200 ans, cette tradition que tous les pouvoirs ont tenté d’écarter en bannissant et en reléguant aux marges de la société ces porteurs, est redécouverte et comble d’ironie réimportée par delà les mers vers les peuples a qui nous l’avions arraché.
Carte d’identité, reflet de la pensée, récit d’une histoire ou d’un passé, volonté d’appartenance, revendication silencieuse ou simple décoration le tatouage a été, est et sera..