Un tatouage (ou tatoo) est un dessin à l’encre ou quelque autre pigment, habituellement décoratif ou symbolique, indélébile, sous la peau. C’est un type de modification corporelle.
• LE TATOUAGE D’ HIER A AUJOURD’HUI
Passionnée depuis longtemps par le tatouage, j’ai menée quelques recherches à ce sujet et j’aimerais ici vous faire partager le résultat de mes investigations !!!
• DEFINITION
Le mot”tatoo”, terme anglais dont le mot tatouage est dérivé, a des racines polynésiennes. Deux expressions sont supposées être à ses origines. La première, “tatou” (prononcé “tatahou”) est dérivé de la racine “ta” et signifie approximativement “dessin dans la peau». La seconde “tatau” signifie “frapper”.
On lui donne aussi des origines antérieures à l’apparition des tatouages dans le monde occidental. Le mot “tatoo” décrivait n effet le battement d’un tambour militaire. Les deux mots ayant des racines latines communes signifiant frapper ou battre se sont donc confondus en un seul !
Le mot français fait officiellement son apparition dans le dictionnaire de Littré en 1858.
• HISTORIQUE DU TATOUAGE
Au début des années 1990, un home est retrouvé dans un cercueil de glace, en Italie, près de la frontière Autrichienne. Des recherches en particulier la datation au carbone 14, suggèrent qu’il est âgé d’au moins 5300 ans. La preuve du tatouage daterait donc de 4 000 ans AVJC environ.
Surnommé depuis “Ötzi, l’homme de glace”, le corps porte une croix derrière un des genoux et une série de ligne au dessus des reins; en tout 57 zones de son corps sont tatouées. Ces marques semblent avoir une fonction médicale plus qu’ornementale! (Trajet de point d’acupuncture, traitement contre l’arthrite)
[Le corps de l’homme de glace, magnifiquement bien conservé est visible au musée Tyrol d’archéologie de Bolzano en Italie]
Après Ötzi, ls plus anciens tatouages sont attribués à la civilisation égyptienne.
Retrouvée à Thèbes, la femme d’Amunet était une prêtresse de Hathor (déesse de l’amour dans la mythologie égyptienne). Les experts estime qu’Amunet vécut entre 2160 et 1994 AVJC. Sur des fragments de peau de cette momie, on peut distinguer des lignes et des points tatoués, localisés au niveau des bras, des jambes et au dessus du nombril. Une seconde momie, identifiée comme une danseuse de la même période, est tatouée de motifs n forme de losanges sur les avant bras et la poitrine. Encore une fois, on peut supposer que les tatouages n’ont pas qu’une fonction esthétique: leur position sur le bas ventre et leur présence uniquement sur le corps des femmes laissent penser à un rapport avec la fertilité.
Lorsque les égyptiens étendent leur empire, la fièvre du tatouage s’empare du reste du monde. Les civilisations grecques, persiennes et arabes sont rapidement conquises par ce nouvel art. Quelques centaines d’années plus tard, vers 2000 AVJC, le tatouage s’est répandu le long de la route de la soie, en partant du sud de la chine.
• LE TATOUAGE DANS LE MONDE
Les grecs utilisent le tatouage pour communiquer entre espions. Les marques identifient les espions et marquent une hiérarchie.
Les romains l’emploient pour marquer les criminels et les esclaves.
Le peuple Aïnu (nomades d’Asie occidentale) s’en serve en indication d’un statu social, avec une connotation religieuse. Une jeune femme en âge de se marier est tatouée, de même qu’une femme mariée. C’est cette peuplade qui introduisit le tatouage au japon au cours de leurs voyages.
Les japonais rejettent toutefois la signification religieuse des tatouages pour n’en garder que le côté graphique et artistique. Le style et la technique japonaise restent encore aujourd’hui une référence dans le monde du tatouage mais aussi dans le domaine du design et de l’art en général.
Du Japon, les tatouages se répandent rapidement aux philippines et aux îles du pacifique. A Bornéo, la tradition veut que se soit les femmes qui tatouent . Les motifs réalisés indiquent le rang social et la tribu d’appartenance. Les femmes Kayan ont de délicats tatouages dessinés sur les avant bras ressemblant à des bijoux tandis que les guerriers Dayak victorieux se font tatouer les mains . Le tatouage constitue alors une marque de respect.
C’est probablement grâce aux polynésiens, qui propagent la culture du tatouage lors de leurs voyages vers les îles du pacifique et la nouvelle Zélande que sa pratique connaît son plus grand essor. Les polynésiens développent le tatouage pour marquer l’appartenance à une communauté tribale, une famille ou un rang social.
En Nouvelle-Zélande, ils créent un nouveau style de tatouage sur le visage appelé “moko” et toujours utilisé de nos jours au sein des peuples Maoris et de certains habitants des îles du pacifique où des règles et des cérémonies strictes accompagnent la procédure. Les polynésiens contribuent grandement à l’expansion géographique du tatouage grâce à leurs voyages.
Le tatouage migre vers l’Amérique suivant l’exode massif des peuples polynésiens, mais aussi celui des tribu de Sibérie, qui ont elles aussi appris le tatouage des Aïnus. On sait aujourd’hui avec certitude que les Mayas, Incas et Aztèques accordaient un rôle important aux tatouages dans leurs rituels religieux.
Dans le monde occidental, les premiers peuples britanniques utilisent le tatouage lors de cérémonies. Les familles royales se font inscrire leur blason sur le corps au Danemark et en Suède, coutume toujours d’actualité.
Au 8ème siècle, invoquant la bible (“vous ne ferez pas d’incision sur votre chair”Lévitique, ch. XIX) le Pape Hadrien bannit le tatouage, ainsi d’ailleurs qu toutes marques corporelles, signe des peuples dits non civilisés. Le tatouage continue toutefois à se développer dans les royaumes britanniques jusqu’à l’invasion des normands en 1066. Ceux ci méprisaient les tatouages et l’on assista à sa disparition de la culture occidentale du 12 au 16ème siècle environ.
Alors qu’il disparaît en occident, il se développe au Japon. Il est au départ utilisé pour marquer les criminels. Les récidivistes sont marqués de l’idéogramme signifiant “chien ou “diable”.
Avec le temps, les japonais hissent le tatouage à la hauteur d’une forme d’art.
C’est en fait à partir du 18ème siècle que l’approche japonaise évolue de manière définitive vers l’art traditionnel tel qu’il est toujours pratiqué.
William Dampher, explorateur des mers du sud est celui grâce à qui le tatouage fut réhabilité au sein du monde occidental. Lorsqu’il revint en 1691 à Londres accompagné d’un polynésien très largement tatoué, le prince Giolo, ce dernier fut exhibé dans les foires où il devint vite une attraction lucrative et la nouvelle coqueluche de Londres. L e prince mourut peu après à la suite de la variole, laissant aux anglait un sentiment de peur et de curiosité malsaine.
Quelques années plus tard, le Capitaine Cook les réconciliera avec le tatouage par le biais de légendes et autres œuvres d’art rapportés de ses multiples voyages dans le pacifique sud.
Omai (parfois aussi appelé Omi), le premier tahitien q’il ramène en occident devient rapidement célèbre. Il contribuera rapidement à l’intérêt de l’occident pour cette nouvelle forme d’art en exhibant ses tatouages dans divers salon à la mode.
Le tatouage devient alors n phénomène à la mode et se répand dans la quasi totalité des couches sociales, y compris dans la haute société. Edouard VII et le Tsar Nicolas se firent même tatouer. De plus de nombreux marins qui accompagnèrent dans ses multiples expéditions dans le pacifique se firent également tatouer au fur et à mesure des escales, amorçant en Europe la tradition du marin tatoué.
• LES TECHNIQUES DE JADIS ET D’AUJOURD’HUI
Pour introduire les pigments de couleurs sous la peau, à chaque peuple sa technique. Un seul vecteur commun à l’ensemble de ces techniques reste le douleur du tatoué, bien que dans certaines peuplades cela fait parfois partie intégrante du rituel.
Dans le pacifique : Le tatouage s’effectue à l’aide un « râteau »aux dents constituées d’aiguilles ou de pointes d’os. Il est posé sur la peau et frappé avec une sorte de maillet.
Au Japon, c’est une série de baguettes munies d’un faisceau d’aiguille qui est utilisée
Les Inuits utilisaient un fil enduit de noir de fumée et une aiguille pour « coudre » le motif voulu. Les pigments provenaient soit de suie, de charbon de bois réduit en poudre, d’os calcinés, de suc de plantes, du henné, du khôl, de l’indigo, de safran, ou de poudre d’antimoine.
L’invention de la machine à tatouer électrique par l’anglais Samuel O’Reilly en 1891 révolutionne l’art du tatouage. On entre alors dans l’ère du tatouage moderne.
Le principe est simple : des aiguilles reliée à une buse et dont on peut régler la profondeur (environ 1 mm) qui entre dans la peau. Les risques d’infection sont ainsi réduits (à la condition que le tatoueur procède à la stérilisation de ses outils).
Les colorants industriels indélébiles font leurs premières apparitions. La machine de O’Reillly permet encore aujourd’hui à n’importe qui de se faire tatouer à prix raisonnable en subissant une douleur moindre voire très supportable.
• L’IMAGE VEHICULEE PAR LE TATOUAGE
Au XXème siècle, le tatouage perd de sa notoriété car les ateliers se situent pour la plus part dans des quartiers malfamés. La pratique est si mal vue qu’elle en devient clandestine, toute fois elle continue à se développer dans certains milieux (militaires, délinquants juvéniles, motards…) Les années 1960 marquent un tournant fatal pour le tatouage aux Etats-Unis car suite à une épidémie d’hépatite, les studios de tatouage sont pointés du doigt et nombreux sont ceux qui fermeront boutique pour manquement aux règles d’hygiène. A New York, il devient même illégal de se faire tatouer et ce pendant plusieurs années. Qu’importe, faute de leur réputation, les tatouages n’attirent guère du monde !!
Paradoxalement c’est à cette même période que le premier studio parisien ouvre ses portes, tenu par le célèbre Bruno à Pigalle. C’est en 1963.
A la fin des années 60, Lyle Tuttle réussit le pari insensé d’effacer la piètre réputation du tatouage en tatouant des vedettes, surtout des femmes, dont Janis Joplin et devient un véritable ambassadeur dans l’art du tatouage.
Aujourd’hui l’engouement du tatouage connaît son apogée .Aussi la société accepte mieux cette forme d’art ! se faire tatouer est devenu presque banal . Les tatoueurs sont de vrais artistes et respectés comme tels. Le tatouage est un mode d’expression personnelle avant tout , une signature ou une marque de reconnaissance ( ex Anastacia –la pochette d’un de ses albums est une photo de son tatouage-) !
Kustomtattoo tatouage paris